Le maroilles passe au bio

La fromagerie de l’Abbaye, à Maroilles, est la seule unité de transformation qui propose le célèbre fromage de la Thiérache sous certification biologique.

Le projet est né suite à la reprise de la fromagerie de maroilles, alors dénommée fromagerie du Bocage, par la société d’économie mixte SEML-2H2M, dont 51 % est propriété des communautés de commune des deux Helpes et du pays de Mormal et Maroilles, tandis que 49 % appartient à des investisseurs privés, regroupant transformateurs et producteurs. « La condition pour que des fonds publics participent à la reprise de la fromagerie était de nous positionner sur un marché non concurrentiel. C’est pourquoi, nous avons choisi l’option d’intégrer la filière biologique », explique Audrey Peureux, responsable production. Plus largement, la fromagerie fait partie d’un plan de développement local.

Ainsi, « Le carré des saveurs », s’appuyant sur l’aménagement d’une cuisine et d’une salle de réception dans l’enceinte de l’ancien abbaye, propose des expositions, des ateliers culinaires autour des produits du terroir et l’organisation de séminaires, colloques d’entreprise ou soirées événementielles. Par ailleurs, « Le parcours des sens » est un circuit pédagogique, incluant notamment la visite de la fromagerie, qui invite visiteurs et touristes à découvrir les richesses du bocage de l’Avesnois.

Objectif, 200 tonnes de fromage par an

L’atelier de transformation de la fromagerie a été remis en route en mars 2010, il emploie quatre salariés et collecte actuellement deux producteurs de lait, soit un volume de 8 000 litres par semaine. « Cinq producteurs nouvellement certifiés vont prochainement intégrer la collecte, portant ainsi notre capacité de transformation à 37 500 litres/semaine. L’objectif à terme étant de produire 200 tonnes de fromage par an », indique Audrey Peureux.

La certification biologique ne modifie en rien le procédé de fabrication du fromage, souligne la responsable production, « les matières premières que nous employons, c’est-à-dire le sel, la présure et les ferments doivent impérativement être exempt d’OGM. Mais ce sont des impératifs que l’on rencontre dans de nombreuses filières de transformation conventionnelles ». Si la collecte est réalisée par la fromagerie, le paiement du lait au producteurs passe néanmoins par un partenariat avec la société Biolait.

Concernant le volet distribution, outre la vente sur place, la fromagerie s’appuie sur le réseau commercial d’un autre fromager, Lesire et Roger, pour positionner ses produits en rayon. On peut d’ores et déjà retrouver le maroilles biologique dans le réseau Biocoop régional et dans certains magasins Auchan.

Jérôme Pezon

Voir en ligne : Horizons Nord-Pas de Calais