La Sans Culotte : une « bière de résistance ».
Contre vents et marées européens, Alain Dhaussy, le patron de « La brasserie La Choulette » à Hordain comprime sa colère pour défendre la bière sur qui vient de tomber une augmentation plutôt salée. Pour épancher sa soif de parler, il préfère jouer l’originalité en sortant la « 2013 Sans Culottes », une bière artisanale de « résistance ».
Et il invite à rejoindre le mouvement « La dernière gorgée de bière ».
Alain Dhaussy est une « gueule » du paysage brassicole régional. Dès 1977, il assume les fonctions de directeur technique de la brasserie d’Hordain (une vieille maison puisque dès 1885, Isly Dubois exerçait sur le site le métier de tonnelier) ; la maison Bourgeois-Lecerf, il en reprend neuf ans plus tard, les rênes, tendues par son papa Alphonse, pour créer « la
Choulette ». Un nom choisi pour évoquer la tradition séculaire du cholage (jeu de crosse).
Avec dix salariés et une production annuelle de 5 000 hectolitres, l’établissement hordinois est une bulle dans l’insondable tonneau du marché de la bière. Mais la petite brasserie d’Ostrevant a tenu bon dans la tempête du houblon.
« En 1910, distille l’intarissable quinquagénaire, on dénombrait 2 827 brasseries en France et seulement 25 dans les années quatre-vingt. Aujourd’hui, il y en a 500. » Ce retour de flamme, il l’explique par moult paramètres : « Un phénomène d’appauvrissement du choix en raison de la mondialisation du goût ; une niche industrielle pour le matériel brassicole performant ; l’arrivée des levures sèches ; l’intérêt des consommateurs pour des bières de caractère. » Autant d’ingrédients qui expliquent le succès des produits « made in Choulette ».
Une hausse de 160 %
Mais aujourd’hui, ce qui fait monter de quelques degrés l’ire d’Alain Dhaussy, c’est la hausse annoncée de 160 % des taxes sur la bière (« le droit d’assise » dans le jargon). Si c’était pour lutter contre l’alcoolisme, il serait presque magnanime. Mais le vin échappe à la hausse. «
Qui va trinquer ? C’est une mesure insensée qui amènerait les brasseurs à
payer plus de 800 M € et le prix de vente augmenterait de 20 à 25 %. Une mesure injuste parce que la bière ne représente que 16 % de la consommation d’alcool en France », dénonce un tract jaune posé sur le comptoir de la brasserie. Jaune ?
C’est la couleur de l’étiquette un peu olé olé (dessinée par Alain Delattre, peintre hyperréaliste) qui décore le ventre de la
« 2013 Sans Culottes, bière artisanale de résistance » que produit, à tirage limité la Choulette.
Les autres nouveautés
Mais cette nouveauté éphémère ne doit pas cacher la forêt de l’imagination. Car le malicieux Alain Dhaussy a d’autres cordes à son arc. Outre « La Porte du Hainaut » qui se décline désormais en 75 cl en plus de la classique 33 (qui existe depuis 2011), la brasserie d’Hordain produit aussi deux autres grandes bouteilles : « La Val des cygnes », une bière de
garde valenciennoise blonde brassée avec des malts issus de l’agriculture biologique et « La Choulette de printemps », une ambrée à 6º synonyme des beaux jours.
Toutes les bières dont il est fait mention dans cet article doivent se consommer avec délice mais aussi modération.
Voir en ligne : Pour en savoir plus sur la brasserie La Choulette